Le Comité de Sélection des Projets s’est réuni le 26 novembre 2020. 6 projets sont lauréats.
« Nos plus belles scènes »
1001 Vies Habitat, bailleur historique et majoritaire sur le QPV du Plateau à Sartrouville, gère sur la résidence des Indes, 1.232 logements. Cette résidence des années 70 connait depuis 2006 un vaste programme de renouvellement urbain qui doit se poursuivre jusqu’en 2027. Les locataires très attachés à leur quartier s’inquiètent de son devenir et du leur. En effet, plus de la moitié d’entre eux vont devoir quitter le territoire. Afin d’accompagner, aussi bien les 730 ménages qui quitteront la résidence que les 600 qui y resteront, l’esh sollicite le Théâtre de Sartrouville et des Yvelines – CDN, à travers l’association La Boucle des Mécènes du Théâtre, pour accompagner ses locataires à vivre au mieux les grandes mutations urbaines du quartier. Le Théâtre déjà fortement engagé dans la commune, proposera aux locataires et enfants de locataires des ateliers d’expressions pour travailler sous différentes formes artistiques, la question du changement et de la nouveauté. Ces échanges et réflexions se feront grâce à des exercices de théâtre, qui inviteront les locataires à s’exprimer à l’écrit, à l’oral, sur scène ou enregistrés, lors d’ateliers animés par des artistes. Ces actions seront ponctuées de restitutions annuelles et se clôtureront au terme des 3 ans par un spectacle écrit à partir de témoignages de locataires recueillis tout au long du projet.
« Construire son foyer après avoir trouvé un toit »
L’esh Seqens possède un patrimoine d’environ 100.000 logements sur 8 départements franciliens. C’est sur son patrimoine de Paris et de la Seine-Saint-Denis représentant respectivement 17.202 et 15.875 logements que ce projet sera expérimenté en partenariat avec l’association Emmaüs Défi à travers la Banque Solidaire de l’Equipement (BSE) dont l’objet est de valoriser les invendus neufs de petits équipements de la maison et électroménagers des entreprises partenaires. Ce projet participe à la volonté de l’esh de faciliter l’accès au logement et de sécuriser le maintien dans les lieux des personnes nouvellement locataires après une situation d’hébergement précaire, les femmes victimes de violences conjugales et les jeunes démunis au plan matériel. Le second volet du projet concerne l’expérimentation en faveur de l’optimisation des fonds FSL de la Seine Saint Denis pour l’acquisition de gros électroménagers par les locataires éligibles, leur permettant de ne pas dépenser 1€, la transaction se faisant directement par Emmaüs Défi. Afin d’observer la plus-value sociale apportée aux ménages précaires Emmaüs-Défi- BSE et les CESF Seqens organiseront des focus groupes auprès d’une dizaine de locataires bénéficiaires. Ceux-ci alimenteront les réunions de bilan et de concertation et permettront d’observer le degré d’autonomie des locataires bénéficiaires dans l’appropriation et le bon usage de leur logement sur la durée, à 6, 12, 18 et 24 mois et les autres effets induits de l’action.
« Valdegour, s’approprier son logement »
Situé à l’ouest de Nîmes, le QPV Valdegour, composé de barres et tours sur dalles a été construit dans les années 1960. Ce quartier identifié comme quartier d’intérêt national, va bénéficier d’une nouvelle convention ANRU dans l’objectif de poursuivre son désenclavement et son attractivité. Erilia y gère un patrimoine de 496 logements répartis sur 4 immeubles. Bien que 3 d’entre eux datant de 1969 regroupent des problématiques importantes, ils ne bénéficieront pas tous du NPNRU. L’immeuble Pythagore de 185 logements est voué à la démolition d’ici 3 à 4 ans. Le relogement des ménages a démarré. Le Petit Archimède de 143 logements bénéficiera d’une réhabilitation intermédiaire et thermique en 2022. L’immeuble Galilée de 115 logements ne bénéficiera d’aucune intervention spécifique d’ici 2023 si ce n’est des travaux d’urgence. Les situations socio-économiques difficiles ne permettent pas aux habitants d’assurer et d’assumer l’entretien de leur logement. Leurs conditions de vie se dégradent et impactent l’ensemble des champs de la vie sociale et familiale C’est dans ce contexte, qu’Erilia s’appuie sur l’expertise des Compagnons Bâtisseurs Occitanie pour accompagner ses locataires du quartier Valdegour à se réapproprier leur logement. 3 actions ciblées seront mises en place dans une démarche de « faire avec » favorisant aussi bien le maintien dans le logement des locataires qui y habitent que l’appropriation d’un nouveau logement attribué, suite au relogement.
« Savoir et comprendre pour être entendu »
La région Hauts-de-France est un territoire particulièrement touché par la problématique de l’illettrisme. Près de 10 % de la population, voire 15% en Sambre-Avesnois, est concernée 15% contre 7% au niveau national. ¼ des habitants rencontrent des difficultés dans la maitrise de la lecture, de l’écriture et/ou du calcul auxquelles viennent s’ajouter celles liées à l’utilisation du numérique. Les personnes sont de fait pénalisées dans leur insertion sociale et professionnelle. Fort de ces constats, les esh Promocil et l’Avesnoise ont sollicité l’association Mots et Merveilles pour accompagner ses locataires de 5 sites : les QPV des Prés du Paradis à Louvroil et du Centre Lambreçon à Jeumont qui vont connaître de profondes mutations à partir de 2021, la commune d’Aulnoye-Aymeries, bénéficiaire de l’ANRU 1 et en veille active du Contrat de Ville, la commune rurale de Landrecies et les quartiers d’implantations des bailleurs à Fourmies. En adaptant ses savoir-faire et ses outils pédagogiques aux demandes des deux bailleurs, l’association accompagnera 50 locataires éloignés de l’écrit, des quartiers ciblés, repérés et orientés par les bailleurs, dont 1/3 bénéficiera des ateliers numériques dédiés à la création et l’utilisation du compte-locataire du site web des esh. Pour cela, Mots et Merveilles formera 8 prescripteurs principaux, capables d’identifier les locataires en situation d’illettrisme ou d’illectronisme et constituera un réseau de 60 formateurs bénévoles. Elle accompagnera les locataires dans l’accès aux emplois proposés dans les clauses d’insertion des marchés publics liés au NPNRU. Enfin, elle étendra son action à la formation et la sensibilisation des agents d’accueil et des salariés « relations-locataires » au repérage des locataires en situation d’illettrisme et à l’utilisation des outils de suivi mis en place.
« « Auto-Réalisations Accompagnées » : de l’Auto-Réhabilitation-Accompagnée au « vivre ensemble »»
Clésence possède sur la ville de Compiègne 1.742 logements dont 855 sont situés sur le QPV du Clos des Roses inscrit au NPNRU. L’esh gère également du patrimoine sur les 3 autres quartiers situés à proximité avec respectivement 594 et 240 logements gérés sur les quartiers Vivier Corax et Royallieu. Le second QPV, La Victoire, est quant à lui essentiellement composé du patrimoine de l’OPAC. Clésence et l’association Partage Travail 60, se saisissent du NPNRU pour renforcer leur collaboration et poursuivre la dynamique amorcée par la mise en place d’un projet d’Auto-Réhabilitation Accompagnée porté à l’origine par les Compagnons Bâtisseurs Hauts de France dont les compétences ont été transférées vers l’association locale. Après 2 ans d’expérimentation, l’association souhaite poursuivre les actions ARA auprès des locataires de Clésence mais également déployer les ateliers thématiques collectifs mis en place en 2020 et proposer de nouvelles actions liées à la nutrition avec une équipe renforcée. A travers l’ensemble des actions proposées l’association proposera aux ménages repérés en très grande précarité un accompagnement social et économique plus global. Par les multiples actions proposées, l’esh et l’association espèrent permettre aux bénéficiaires volontaires de gagner en confiance et leur faire prendre conscience de l’intérêt d’un cadre de vie agréable. A terme, Clésence et l’association Partage Travail souhaiteraient développer de nouveaux ateliers, notamment un lié à l’usage du numérique pour aboutir à terme, à la création d’un véritable tiers lieu multi-services sur le quartier du Clos des Roses.
« Balade à la ferme »
Historiquement implantée sur Digne-les-Bains depuis les années 50, Habitations Haute-Provence y possède son siège social et un patrimoine de 1.500 logements disséminés dans la ville. A l’est, l’esh gère 2 ensembles collectifs de 260 logements, « le Pigeonnier », classé en QPV et « Barbejas ». Ces deux ensembles jumeaux, mis en service en 1964, aujourd’hui vétustes, vont bénéficier d’importants travaux de réhabilitation qui débuteront au 1er tr.2021 pour 3 ans. L’esh souhaite profiter des travaux de réhabilitation pour dynamiser le site et rompre l’isolement des personnes âgées représentant 23% des résidents, en mobilisant les locataires à participer à la requalification des espaces extérieurs de proximité de ces 2 résidences. A cet effet, elle sollicite l’association A Fleur de Pierre, partenaire de longue date qui gère l’actuel jardin partagé situé sur « Barbejas ». L’association sera amenée à co-construire avec les locataires, un parcours nourricier reliant les 2 résidences. Ainsi tout au long du cheminement paysager seront implantés, un poulailler collectif, des espaces de cultures et une forêt nourricière. Un rucher participatif y verra le jour la 2ème année. L’ensemble des choix des implantations sera réalisé en concertation avec les groupes de locataires volontaires créés pour cogérer une des unités de production et atteindre des objectifs de production prédéfinis. Chaque groupe travaillera en interaction et sera accompagné et formé, le cas échéant, aux différentes techniques de production par des spécialistes, prestataires de l’association lors d’ateliers collectifs ouverts à l’ensemble des locataires/habitants. Chaque année, de nouvelles unités de productions seront créées via la mise en place de chantiers participatifs bénéficiant à 4 jeunes locataires décrocheurs scolaires ou de chantiers éducatifs. Afin d’ancrer ce parcours dans la vie du quartier, et de la ville, des temps festifs viendront rythmer les réalisations. A travers ce projet l’esh et l’association souhaitent sensibiliser les locataires/habitants à une alimentation saine, citoyenne et écoresponsable tout en travaillant sur l’amélioration de leur cadre de vie. A terme, le souhait de l’esh est d’envisager un mode de gestion pérenne de ce parcours et que les locataires y participent pleinement.
