Déficiences visuelles et auditives sont les deux catégories les plus répandues de handicap sensoriel. Qu’il soit de naissance, dû à une maladie ou à un accident, le handicap auditif compromet sensiblement la communication et l’accès à l’information si l’environnement n’y veille pas. De même, le handicap auditif peut être partiel ou total, de naissance ou acquis durant la vie. De plus, il ne s’accompagne pas nécessairement d’aphasie.

Communiquer avec une personne déficiente auditive : montrez-vous !
Attention aux idées reçues :

Les personnes déficientes auditives sont majoritairement sourdes.

NON : Moins de 8 % des personnes souffrant d’une déficience auditive sont sourdes.

Toutes les personnes sourdes parlent la langue des signes.

NON : L’apprentissage de la langue des signes a longtemps été interdit à l’enseignement au profit d’une oralisation des personnes et de la lecture labiale (lecture sur les lèvres). Le choix de la langue apprise a été légalement autorisé en 1991, permettant aux personnes sourdes de choisir entre la langue des signes et le français oralisé pour l’expression orale et écrite.

La langue des signes est une langue universelle.

NON : Elle est nationale. On parle ainsi de langue des signes française comme de langue des signes anglaise, allemande…

Si une personne sourde pouvait tout à coup entendre, elle comprendrait le français.

NON : La langue des signes française (LSF) est une langue à part entière, étant généralement la langue maternelle des personnes qui l’utilisent. Le français doit donc être perçu comme une seconde langue. Qui plus est, la structure de la LSF n’est pas comparable avec celle des langues orales.

Communiquer avec une personne déficiente auditive requiert une attention particulière et une adaptation de la communication spécifique à chaque situation. La personne concernée sera la mieux placée pour vous orienter mais les quelques conseils suivants pourront vous apporter quelques éléments fondamentaux :

Avec les personnes utilisant la lecture labiale :

Oeil
  • Regardez la personne en face (parlez à la personne, pas à son éventuel traducteur ;
  • Assurez-vous qu’elle vous voie distinctement (zone calme, éclairée…) et qu’elle vous regarde.
Main
  • Touchez la personne à l’épaule pour attirer son attention et ne soyez pas surpris qu’elle fasse de même.
  • Accompagnez vos paroles de gestes simples, d’expressions de visage (sans grimacer).
  • Utilisez si nécessaire la langue des signes (spécifique pour chaque langue : LSF = langue des signes française) ou la LPC (langue parlée complétée).
Bouche
  • Parlez clairement, sur un ton habituel et à un rythme modéré.
  • Faites des phrases simples, courtes et reformulez en cas d’incompréhension.
  • Les personnes sourdes de naissance ont parfois des difficultés à oraliser et écrire.
Stylo
  • Utilisez l’écrit si nécessaire.
  • Faites des CR et prévoyez des versions papier des documents lors des réunions.

Quelques points de vigilance :

  • Les personnes déficientes auditives peuvent avoir des difficultés à utiliser le téléphone. Dans certains cas, cela est même impossible. Ce n’est pas parce que la personne est déficiente intellectuellement mais parce que le français n’est pas sa langue maternelle.
  • Ne placez jamais une personne déficiente auditive dans un milieu bruyant. En effet, le bruit est toujours une agression, même s’il est peu ou pas perçu car il agit physiquement sur l’organisme. De plus, les prothèses auditives étant des amplificateurs, le bruit peut se révéler rapidement très pénible.
  • Les personnes déficientes auditives peuvent avoir des difficultés à appréhender et participer à des échanges en groupe. Suivre plusieurs interlocuteurs à la fois peut être problématique.